Le Centre d’expertise (KCE) recommande un système électronique pour les médicaments
(Belga) Le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) préconise la mise en place d’un système électronique afin que les soignants puissent partager les données relatives aux médicaments des patients.
Le Centre a étudié, en collaboration avec des pharmaciens et médecins de l’UCL et de la KUL, l’effet d’une hospitalisation sur la continuité du traitement médicamenteux. Il résulte des conclusions de cette étude que des problèmes relatifs à la prise de médicaments peuvent survenir lorsque le patient rentre à domicile, si la communication relative au traitement n’est pas optimale, notamment avec le médecin traitant. Les conséquences peuvent être des interruptions de traitement, des surdosages, des interactions indésirables entre les médicaments, etc. Outre la mise en place d’un système électronique, singulièrement pour les patients les plus vulnérables, le Centre recommande le lancement d’une campagne nationale afin de sensibiliser les soignants et les patients.
Voir à ce sujet notre News du 22 mai 2010 sur le système @dvice de Francis BRIES (Challenger).
Les deux idées sont cependant radicalement différentes : le KCE propose la mise en place du partage entre soignants d’informations concernant les médicaments prescrits à un patient déterminé, tandis que @dvice sert à informer le patient à propos de ses maladies et des médicaments qui lui ont été prescrits.
L’utilité du projet soutenu par le KCE est évidente lorsqu’un patient change d’équipe soignante : que l’on songe aux personnes hospitalisées ou placées en MRS et qui rentrent chez elles – ou l’inverse -, ou plus simplement aux patients qui changent de médecin.
Néanmoins, le « système » préconisé par le KCE englobe la délivrance de médicaments par les pharmaciens : finies par exemple les prescriptions illisibles avec leur risque de surdosage !
Le tout fonctionnerait vraisemblablement via la plate-forme officielle eHealth.
En revanche, @dvice est essentiellement un projet commercial permettant de diffuser à destination des patients et sous couvert d’améliorer l’adhérence au traitement (médicamenteux) l’information contrôlée par les firmes pharmaceutiques.
Dans la mesure où l’expéditeur apparent de cette information sur les médicaments serait le médecin ou le « système » @dvice, les labos pourraient contourner l’interdiction légale d’adresser de la publicité aux patients.
Les deux « systèmes » peuvent fonctionner concurremment, puisque le premier relie via Internet des prestataires tandis que le second établit – toujours via Internet – une communication (à sens unique, et c’est là le problème* !) entre le médecin et son patient.
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* Que se passera-t-il quand un patient voudra alerter son médecin traitant en appuyant sur la touche « Reply » d’un email ou d’un sms émanant en apparence de lui, mais en réalité d’une machine ?