Elections médicales de juin 2010 : pour qui voter ?
Les élections médicales auront lieu en juin 2010, mais on ne sait toujours pas, aujourd’hui, quelles organisations resteront en lice – à l’exception bien entendu de l’ABSyM.
Avec les quelque 8.000 membres cotisants que lui apporte le GBS, l’ABSyM n’a aucun souci à se faire quant à son éligibilité, tandis que le « Cartel » ou l’incroyable combinaison Domus Medica-Domino pourraient réserver des surprises de taille.
Mais, ce qui nous parait malsain, c’est que la loi soit contournée de diverses manières : ainsi, le « Cartel » est une organisation composée essentiellement de généralistes francophones depuis que le SVH l’a quitté, tandis que Domus Medica-Domino représente plutôt des MG flamands – ou faudrait-il dire : « quasi-exclusivement » ?
Or, c’est précisément ce que la loi entendait éviter : la balkanisation de la représentation médicale et son corollaire : la multiplication insensée des interlocuteurs des OA et de l’Etat !
Comment en effet conclure une convention nationale médico-mutualiste avec des gens qui raisonnent en termes communautaires ou veulent diminuer le remboursement des actes techniques… au motif qu’eux n’en attestent presque pas ?
En outre, Domus Medica n’est pas un syndicat, mais une société scientifique comme la SSMG… et Domino – l’organisation censément bi-communautaire et bi-disciplinaire – est en réalité un micro-syndicat de 3 à 4 personnes, c’est-à-dire une structure virtuelle, un beau site web… mais certainement pas un mouvement de fond.
Jean-Claude HARIGA, le MG francophone qui s’est autoproclamé « président » de Domino, accepte ni plus ni moins d’être le cheval de Troie du SVH.
Si son opération réussit, on se retrouverait ainsi en Commission nationale médico-mutualiste de l’INAMI avec deux syndicats de généralistes, l’un du Nord, l’autre du Sud… plus évidemment l’ABSyM, dernier bastion « unioniste » : bonne chance pour conclure un Accord !
Il y a là une tromperie dont on espère que Laurette ONKELINX ne sera pas dupe.
On le voit, le clivage Nord-Sud tant redouté au sein des soins de santé commence par la médecine générale, qui est naturellement une médecine de terrain, plus proche des réalités quotidiennes de la population.
La seule organisation effectivement bi-communautaire et bi-disciplinaire demeure l’ABSyM-BVAS : si les spécialistes du Nord et du Sud du pays sont heureusement soudés via le GBS-VBS, les généralistes peuvent compter sur l’AMF-VVH de Michel VERMEYLEN, un MG bruxellois parfaitement bilingue (et en outre politiquement doué).
A un moment où le corps médical doit affronter de nombreux défis – mais en a-t-il jamais été autrement ? – l’ABSyM semble donc le plus sûr garant des intérêts des médecins considérés dans leur ensemble.
La lutte de l’ABSyM contre la mainmise totale de l’Etat sur la médecine – notamment via la plateforme eHealth – n’est d’ailleurs pas passée inaperçue…