Risc Group réclame plus de 8.000,00 euros à un MG bouillonnais !
Nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises dans ces News les pratiques commerciales agressives de la société française Risc Group, ainsi que le flou juridico-déontologique entourant son produit : le stockage à distance de données médicales.
Le Journal du Médecin y a du reste consacré un long article paru le 28 mai 2010, mais un nouveau témoignage nous parvient en cette fin d’année…
Le 12 mai, à l’issue d’une opération de persuasion « menée à la hussarde » en plein milieu de sa consultation, un MG bouillonnais signe un contrat de « sécurisation informatique » avec la filiale belge de Risc Group.
En échange de la sauvegarde de ses données via internet*, notre MG s’engage à payer… 450 euros HTVA par mois pour une durée « irrévocable et irréductible » de 60 mois (sic) plus encore 851 euros HTVA de « frais d’installation ».
Le coût global de l’opération se monte donc à 27.000,00 euros auxquels il convient d’ajouter les 851 euros et la TVA à 21%, soit un total TVAC de… 33.699,71 euros !
Il est à noter qu’un résultat plus ou moins identique aurait aisément pu être atteint à l’aide d’un disque dur externe ou d’une copie sur CD, clé USB, etc. entreposés en lieu sûr ; coût : une centaine d’euros.
Evidemment, comme l’explique notre confrère, le vendeur de Risc Group a « mis de la pression en disant que c’est scandaleux, dangereux de ne pas avoir de backup de ses données médicales ».
Pensant que le délai de réflexion s’applique dans son cas, il adresse une lettre recommandée à Risc Group, le 14 mai, pour renoncer à la vente.
Risc Group fait alors valoir l’article 5.5 du contrat stipulant une indemnité forfaitaire de dédit équivalente à 18 mensualités, soit en l’occurrence 8.100,00 euros.
Le MG bouillonnais reçoit donc une première lettre recommandée de Risc Group, datée du 19 mai et signée par Sonia Torkhani, puis une mise en demeure datée du 31 mai… et finalement une mise en demeure émanant de l’avocat de Risc Group.
Notre correspondant confirme aussi l’un des aspects les plus déplaisants de la démarche commerciale de Risc Group : l’instrumentalisation de médecins abonnés – réels ou fictifs – pour s’introduire dans le milieu médical.
L’article 9 de son contrat impose à Risc Group une obligation de confidentialité, mais cette société ne se gène ni pour se recommander de tel ou tel médecin « ayant pignon sur rue », ni même pour placer sous les yeux de ses prospects une liste de médecins soi-disant clients – liste dont il n’est bien sûr pas possible de garder une photocopie…
Que font l’Ordre des médecins, les syndicats médicaux… et même l’INAMI ou la Commission de la protection de la vie privée (CPVP) devant les pratiques commerciales et surtout informatiques de Risc Group ?
Est-il bien déontologique – et même légal – d’envoyer et de stocker ainsi ses données médicales chez un tiers qui n’est soumis à aucune forme de contrôle ?
A la bourse de Paris, ce 22 décembre, l’action Risc Group a encore chuté : elle ne vaut plus que 0,23 euro…
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* Les données médicales sont transférées via le web et stockées près d’Orléans, dans une « Risc Box » de 10 Go, ce qui n’est guère énorme selon les critères de 2010 : des DD externes d’un ou deux tera – 100 à 200 fois plus – existent sur le marché…
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27 mai, 2014 at 17:51
Bine qu enon Médecin mais responsable IT d’une société pharmaceutique je ne peux que confirmer le manque de sérieux de cette entreprise. Une « legère erreur » d’un technicien a ouvert notr epare feu au lieu d ele fermer. Conséquence notre serveur mail a été hacké. Mais personne chez Risc pour résoudre, aider ou compenser….