Les USA infligent une amende de 70 millions de dollars à Janssen Pharmaceutica
(Belga) Le groupe Johnson & Johnson, maison-mère de la société anversoise Janssen Pharmaceutica, a accepté le 8 avril de payer 70 millions de dollars à l’organisme fédéral américain de réglementation des marchés et à la Justice américaine, endossant la responsabilité des commissions versées par sa filiale belge au régime de Saddam Hussein, écrit Le Soir mercredi.
Janssen Pharmaceutica faisait partie des 2.200 entreprises pointées du doigt par un rapport de l’ONU comme ayant commis des fraudes ou des manoeuvres de corruption dans le cadre du programme « Pétrole contre nourriture ». La société aurait payé des commissions illégales à des officiels irakiens en gonflant les factures de 10%, le pourcentage étant ensuite perçu par les Irakiens en dessous-de-table. Les transactions auraient été validées par un des cadres du groupe pharmaceutique. « Même si aucun des dirigeants du groupe n’était au courant de ces irrégularités, nous avons choisi d’assumer la responsabilité des versements faits par notre agent commercial », a précisé le porte-parole de Janssen.
« Nous n’avons pas payé de pots-de-vin »
(Belga) Janssen Pharmaceutica a nié mercredi, à la suite de la publication d’un article dans Le Soir, avoir versé des pots-de-vin en Irak. « Nous avons livré des produits en Irak et à un certain moment, il a été question de payer une commission par transaction. Notre représentant commercial l’a fait, comme 2.000 autres entreprises dans le pays. L’argent est allé au gouvernement, il n’est pas question de corruption ou de pots-de-vin », a souligné le porte-parole de l’entreprise, Stefan Gijssels.
Ce dernier a aussi assuré que la direction en Belgique n’était pas au courant des commissions. « C’est arrivé seulement lorsqu’une enquête a été ouverte. » En payant des commissions, la maison-mère de Janssen Pharmaceutica, Johnson & Johnson, a commis une violation du programme « Pétrole contre nourriture » de l’ONU. Un Foreign Corrupt Practices Act (FCPA) existe aux Etats-Unis qui stipule qu’une entreprise doit payer une indemnité aux Etats-Unis si elle est condamnée à l’étranger pour corruption. D’après Stefan Gijssels, il ne s’agit pas tellement d’une amende mais plutôt d’une sorte d’indemnité. Le groupe Johnson & Johnson s’est accordé début du mois pour payer dans ce cadre 70 millions de dollars. « Ce n’est pas une reconnaissance de dette mais d’un accord important qui exclut des poursuites par la suite », précise le responsable de la communication de Janssen. « Nous avons collaboré totalement à l’enquête », a-t-il ajouté.