Le KCE publie une base de travail pour la réforme du financement des hôpitaux
(Belga) Le financement des hôpitaux en Belgique nécessite une réforme urgente, pointe le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE). Dans une analyse publiée vendredi sur son site internet et à la demande de la ministre de la Santé publique en affaires courantes, Laurette Onkelinx, le KCE présente quelques recommandations destinées à concrétiser cette réforme.
Selon le KCE, le système actuel de gestion des hôpitaux souffre de plusieurs lacunes importantes à commencer par le sous-financement croissant. « Afin de compenser ce déficit, les hôpitaux gonflent le nombre d’interventions et d’examens », constatent les auteurs de l’étude. L’offre excédentaire de lits et de services hautement spécialisés est également problématique. Le KCE pointe également les rétrocessions d’honoraires des médecins spécialistes hospitaliers, leurs inégalités de salaire et le manque de valorisation de la qualité et de la coordination des soins. Le Centre fédéral affirme pour ce dernier point: « les hôpitaux ne rencontrent que peu d’incitants à délivrer des soins de haute qualité. Que du contraire même: un patient qui développe des complications après une intervention, par exemple, rapportera davantage de rentrées financières à l’hôpital. » Dans la même étude, le KCE lance quelques pistes pour amorcer la réforme comme « étendre et affiner le financement forfaitaire par admission existant, en le basant davantage sur les coûts réels, et créer un fonds d’investissement dans chaque hôpital, cogéré par les médecins et la direction ». Les experts proposent encore de réformer la rémunération des spécialistes en rétablissant l’équilibre entre les revenus et les prestations réelles, d’abolir les rétrocessions d’honoraires et d’adapter le type et le nombre de lits aux besoins de chaque ‘zone de soins’, tout en réservant les soins complexes à des centres de référence spécialisés. Si la plupart des acteurs des soins de santé conviennent qu’une réforme du financement des hôpitaux « s’impose de toute urgence, il s’agit (…) de l’appliquer progressivement, en préservant les éléments positifs du système actuel », note le Centre.