Hoa Hoa et Xing Hui vont-ils coûter cher à l’INAMI ?
Tout le monde se souvient de l’arrivée, digne d’un chef d’Etat, des deux pandas géants à Pairi Daiza, le célèbre parc animalier wallon situé près de Mons…
Le coût de l’opération est d’ailleurs évalué à plus de dix millions d’euros.
Mais ce que l’on ignore généralement, c’est que les soins de santé des deux pandas sont intégralement pris en charge… par le fédéral !
Lors de sa visite au parc Pairi Daiza ce dimanche 30 mars, le président chinois Xi Jinping s’est en effet enquis de leur couverture en matière de soins de santé.
Elio Di Rupo a immédiatement demandé à Laurette Onkelinx de prendre un arrêté royal dans ce sens.
Ainsi, Hoa Hoa (« Gentille ») et Xing Hui (« Etoile scintillante ») se sont vu attribuer des cartes ISI+* permettant au parc de porter en compte à l’INAMI leurs dépenses de santé, et ce en fonction d’une codification** propre.
Mais, si l’on introduit le nom de nos deux pandas dans l’écran de consultation MyCareNet, on peut d’ores et déjà consulter toutes leurs données d’assurabilité.
On note que Hoa Hoa et Xing Hui sont affiliés à une mutualité socialiste*** et qu’ils bénéficient du statut BIM-OMNIO ainsi que du droit au tiers-payant tous actes.
Dans la mesure où ils ne bénéficient d’aucun revenu professionnel — contrairement à ce que prétend Bart De Wever — il est logique qu’ils jouissent de l’intervention majorée.
Cependant, les mauvaises langues soutiennent que le statut préférentiel leur a été accordé par des ministres francophones… dans le but de favoriser un parc animalier wallon au détriment du zoo d’Anvers.
Afin d’éviter que la couverture par l’INAMI des soins de santé des deux pandas soit répercutée sur l’ensemble de la population belge — on entend déjà le concert de protestations au nord du pays —, seuls les assurés sociaux wallons devront y contribuer via une augmentation linéaire de leurs cotisations sociales de 0,1%.
Pris entre l’extraordinaire popularité des pandas et la défense des intérêts de leurs membres, les syndicats FGTB et CSC se montrent très réservés sur cette mesure, mais exigent qu’à tout le moins Hoa Hoa et Xing Hui paient des cotisations sociales****.
D’autres modes de financement avaient pourtant été proposés afin que le séjour des pandas soit indolore pour le citoyen.
L’idée d’un « chèque-panda » basé sur le mécanisme du « chèque-dentiste » avait bien été avancée pour assurer un financement 100% privé, mais Laurette Onkelinx s’y est opposée au motif que l’assurance maladie-invalidité doit rester sous le contrôle total de l’Etat.
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* Il s’agit du successeur de la carte SIS.
** Cette codification n’a, à ce jour, pas encore été publiée sur le site de l’INAMI.
*** L’OA 315 (Solidaris Mons-Wallonie picarde).
**** Hoa Hoa et Xing Hui ont reçu comme code d’assurabilité « 101/101 », ce qui est strictement conforme à la loi ASSI, puisqu’il s’agit de résidents n’ayant jamais travaillé en Belgique ; les syndicats soutiennent en revanche que nos deux pandas se livrent à une activité rémunérée en nature (logement de fonction, restaurant d’entreprise, etc) : ce débat très technique sera sans doute soumis au tribunal du travail…