Le retour du Corbeau
Dans notre News du 7 janvier 2010 intitulée Le SECM a-t-il violé la loi de 1972 ?, nous rapportions que le SECM avait – en violation des art. 11 et 12 de la loi de 1972 sur l’inspection du travail – produit l’intégralité d’une lettre adressée le 3 août 2009 par un médecin radiologue au Dr Bernard HEPP en personne, et dans laquelle il portait plainte contre un centre dentaire.
A présent, il faut s’intéresser au contenu de cette lettre, terriblement révélateur de la mentalité qui règne au SECM d’Anvers.
Le radiologue écrit en effet au Dr HEPP :
Geachte dokter, geachte collega
…
Ik heb ondertussen contact opgenomen met het VVT (Vlaamse Vereniging der Tandartsen) alsook met het RIZIV (provinciale dienst te Antwerpen), die mij beiden melden dat [het tandheelkundig centrum] ‘gekend’ is, er reeds verschillende klachten zijn, en dat het parket van Brussel momenteel een onderzoek voert. Men raadt mij aan, en vraagt me zelfs ten stelligste dit schrijven naar u te richten, met een kopie aan de procureur des konings te Antwerpen.
Bij deze hoop ik dan ook dat deze zaak verder onderzocht worden, zoals eventuele fraude … kan aangepakt worden.
Traduction :
Cher docteur (sic), cher confrère
…
Entre-temps, j’ai pris contact avec la VVT (la Fédération des Dentistes flamands) ainsi qu’avec l’INAMI (Service provincial d’Anvers), lesquels m’ont tous deux signalé que le [centre] est ‘connu’, qu’il y a déjà eu différentes plaintes, et que le parquet de Bruxelles mène actuellement une enquête. On me conseille, et on me demande même instamment de vous écrire, avec copie au procureur du roi d’Anvers.
J’espère donc aussi que, grâce à la présente, cette affaire fera l’objet d’une enquête plus approfondie, et qu’on pourra s’attaquer à une fraude éventuelle.
L’antenne provinciale du SECM à Anvers incite donc les personnes qui lui téléphonent anonymement à porter plainte, et ce en invoquant des prétextes complètement farfelus.
En l’occurrence, il n’y a évidemment pas d’enquête du « parquet de Bruxelles » concernant un centre dentaire qui se trouve… à Anvers !
Et d’ailleurs, si une telle enquête existait, le SECM demanderait à son interlocuteur d’écrire au procureur du roi de Bruxelles et non à celui d’Anvers.
Quant aux « différentes plaintes déjà déposées », il faut croire que le SECM d’Anvers ne les a pas trouvées très convaincantes puisque aucune n’a été portée à la connaissance du centre dentaire.
Mais, tout cela permet de créer une ambiance de délation, digne du film de Henri-Georges Clouzot Le Corbeau, sorti en 1943…