Des organisations exigent que les revenus soient augmentés au dessus du seuil de pauvreté
(Belga) Dix organisations de la société civile belge (OSC), parmi lesquelles les trois grands syndicats, ont exigé lundi que le prochain gouvernement fédéral travaille à l’augmentation des revenus et des indemnités afin qu’ils dépassent le seuil de pauvreté. Ce dernier équivaut à 60% du revenu médian national et représentait en 2012 1.003 euros mensuels pour une personne isolée et 2.106 euros pour une famille de deux adultes et deux enfants de moins de 14 ans.
En Belgique, 2.356.000 personnes vivent sous le seuil de risque de pauvreté, soit 160.000 de plus qu’il y a six ans, d’après les OSC belges. Ces dernières se sont rassemblées sous la coalition BMIN (Belgian Minimum Income Network) et prennent part à la campagne européenne EMIN, visant à instaurer un revenu minimum dans l’Union européenne. BMIN estime qu’un revenu minimum est un droit fondamental. « Les enquêtes et expériences réalisées à l’étranger ont démontré que les personnes gagnant suffisamment pour apporter une stabilité à leur famille participaient plus à la vie en société. » Ces personnes seraient notamment plus enclines à chercher rapidement un travail ou une formation. La coalition BMIN regrette que la Belgique ne respecte pas son engagement à l’Europe de réduire le nombre de personnes sous le seuil de risque de pauvreté de 380.000 d’ici 2020. Pour réaliser cette promesse, les OSC demandent que les indemnités et revenus de remplacement soient augmentés afin d’être supérieurs au seuil du risque de pauvreté. Le salaire minimum interprofessionnel doit également être augmenté, et une érosion de l’index n’est nullement envisageable pour les OSC. Les organisations de la société civile évaluent le prix d’une telle mesure à 1,5 milliard d’euros. En ce qui concerne le financement, elles indiquent que la déduction des intérêts notionnels coûte chaque année 6 milliards à l’État.