Securimed tiers-payant
  • Premier Office de Tarification tiers-payant pour médecins-spécialistes et dentistes
  • Vérification de l'assurabilité des patients
  • Défense juridique contre les poursuites du SECM (Service du contrôle médical de l'INAMI)
  • Traçabilité des paiements par les OA

Système de points P : réaction de médecins

20 juin, 2014 par Dr R. BOURGUIGNON

QUESTION :

Bonjour,
Ce système des points P est proprement scandaleux !
Ne faudrait-il pas que les dentistes/orthodondistes se réunissent pour mener des actions juridiques pour atteinte à la libre entreprise, la libre installation, la libre concurrence, ingérence dans le mode de travail d’une profession libérale, installation d’une insécurité financière chez des professionnels qui ont investi énormément dans un contexte précis dont les règles du jeu changent subitement… ?
Après avoir épuiser les recours possibles en Belgique (conseil d’Etat, cour constitutionnelle, tribunal du travail…) ne devraient-il pas aller à la cour de justice européenne (beaucoup plus libérale que nos propres instances) ?
Ce n’est plus possible de se laisser faire comme cela, mais la seule chose dont les politiciens et les fonctionnaires tiennent compte, ce sont les actions qui font du bruit et qui sont menées par des groupes de professionnels bien soudés !
Voir aussi les avis qu’ils pourraient obtenir auprès des Chambres syndicales comme vous le dites mais aussi auprès du SDI (syndicat des indépendants et professions libérales)
Bien à vous
PS : vous pouvez-envoyer mon mail aux intéressés
Dr Y [connu de la Rédaction]

REPONSE :

Nous avons exercé le seul recours qui nous était ouvert, à savoir saisir le Conseil d’Etat d’une requête en annulation de l’arrêté royal du 17 janvier 2013.

L’Auditeur du Conseil d’Etat nous a déjà donné raison… wait and see !

Aucun commentaire »

Justice inamienne : le tournant historique du 5 juin 2014

20 juin, 2014 par Dr R. BOURGUIGNON

Tout le monde attendait l’issue du troisième procès (sic) de Robert D. devant la Chambre de recours de l’INAMI, présidée par M. Frédéric KURZ.

Nous avions couvert toute l’affaire dès son commencement, et l’on se référera utilement aux News suivantes :

Le “procès de l’extrapolation” s’est tenu ce 12 décembre 2013 (13 décembre 2013, News 773)
Le Conseil d’Etat torpille définitivement la méthode d’extrapolation… (28 janvier 2014, News 798)
“Présomption sur présomption ne vaut” ou le grand dilemme de M. Kurz (2 février 2014, News 802)
Nouvelle victoire d’un dispensateur défendu par Securimed (24 avril 2014, News 829)

Après une réouverture des débats* et plusieurs reports du prononcé, la décision est enfin tombée le 5 juin 2014 et on en trouvera ci-dessous, sous forme de PDF téléchargeable, le texte (anonymisé).

On constatera que notre News du 2 février 2014 était assez prophétique puisque, lorsque l’instrument de mesure de la fraude (éventuelle) a disparu, il n’est plus possible d’en donner un ordre de grandeur**.

M. KURZ exprime sa conviction — sur un ton aussi courtois que modéré — que Robert D. a fraudé, mais il ne peut dire dans quelle mesure :

Il résulte de ces éléments que :

– au vu de la conception de la gingivectomie énoncée par le docteur A., la chambre de céans n’a aucun doute sur le fait qu’il a attesté avoir réalisé des gingivectomies pour des prestations qui étaient en réalité du détartrage, et ce dans une mesure largement supérieure aux quelques cas relevés dans le dossier ;

– la chambre de céans ne dispose toutefois d’aucun élément tangible permettant de déterminer la mesure exacte du nombre de prestations ainsi erronément attestées.

Qu’un magistrat se comporte à l’INAMI en véritable magistrat est suffisamment rare pour être remarqué !

Que faut-il retenir de cette décision historique ?

a) contrairement à ce que l’ex-ministre Laurette ONKELINX prétendait, la « méthode d’extrapolation » est morte… et bien morte, tant au niveau du Conseil d’Etat que des juridictions administratives de l’INAMI ;

b) des centaines de praticiens ont été abusivement condamnés au cours des décennies précédentes, notamment par cet abominable organisme baptisé « Comité »***, puis par le Fouquier-Tinville du SECM, le célèbre Philippe LAURENT ;

c) un changement législatif pour rétablir la méthode d’extrapolation serait assez délicat du point de vue mathématique, car les statistiques ne donnent jamais que des indications et non des certitudes ;

d) le « faisceau de présomptions graves et concordantes » développé par le SECM à titre d’ersatz de l’extrapolation n’a pas pris…

Une chose est certaine : Robert D. n’ira plus en appel…

Quant au SECM, nous avons trouvé dans la personne du docteur Benoît MARECHAL une incarnation plus humaine et intelligente du contrôle médical que ce à quoi nous étions habitué, mais peut-être sont-ce les circonstances qui l’ont fait apparaître ainsi tant le SECM était sur la défensive après deux cassations administratives.
_________________
* réouverture des débats passablement inutile, puisque les nouvelles pièces montraient que Robert D. avait attesté beaucoup de détartages sous-gingivaux durant la période litigieuse
** dans tout autre contexte que le SECM, une telle affirmation ne serait qu’une lapalissade
*** pourtant présidé par un magistrat, Jean van der EECKEN qui se complaisait dans le plus parfait anonymat…

Télécharger : Décision Robert D.pdf

Aucun commentaire »

Michel DEVRIESE (SMD), fossoyeur de la médecine libérale (2)

19 juin, 2014 par Dr R. BOURGUIGNON et LSD D. HATZKEVICH

QUESTION :

Bonjour Docteur Bourguignon,

Je souhaite que ceci reste “anonyme” entre-nous et vous prie de ne pas divulguer mon nom.

Quel horrible scandale !!! C’est innommable, scandaleux, pervers et lâche !!!

Je suis le docteur X et je vous envoie ce petit mail concernant la loi des 200 P.

En effet, mon épouse est orthodontiste spécialisée exclusive, ne pratique pas le tiers-payant, et n’a eu vent de cette règle que depuis quelques semaines.
Elle s’est renseignée un peu partout dans le milieu dentaire (prof d’univ, gros cabinets d’orthodontie, etc) et personne n’est au courant, même pas un seul de ses collègues dentistes et elle en connait des dizaines je peux vous le dire !!
En fait, elle a reçu son profil INAMI avec questionnaire sur son activité car elle plafonne au niveau des percentiles.
C’est comme cela qu’elle a eu des réponses plutôt inquiétantes de monsieur Devriese, président de la société de médecine dentaire, qu’elle a cru bon de contacter par mail pour s’informer, puisqu’il est censé défendre les praticiens.
C’est lui qui lui a dit de vérifier ses “P”. Mes “P “ ? C’est quoi ça ?

Mon épouse est de nature “bosseuse” et consciencieuse.
Elle a fait la dentisterie à l’UCL et ensuite une formation à temps plein de 4 ans en orthodontie (UCL).
Elle a progressivement développé un cabinet d’orthodontie privé, depuis environ …., je crois.
En quelques années, vu la demande énorme dans ce domaine et ses compétences largement reconnues par les dentistes de toute la région et même de bien plus loin, elle s’est vite retrouvée débordée.
Elle a donc engagé une secrétaire pour ne plus avoir à s’occuper des appels téléphoniques, des tracas administratifs,…
Ensuite, elle a engagé une assistante, lui permettant de gagner du temps et de maximiser son travail en bouche et la qualité de son travail, en délégant encore l’administratif, le nettoyage, la stérilisation, l’accueil des patients,…

Toujours surchargée, elle a pris conseil auprès d’un ami orthodontiste belge travaillant dans un gros cabinet dans le nord de la France (celui-ci travaille sur 4 à 5 fauteuils avec autant d’assistantes).
Elle a même engagé une société française de coaching spécialisée en orthodontie (pas gratuit !!) et le constat a été d’agrandir pour pouvoir faire deux cabinets avec deux assistantes au fauteuil.
Nous avons donc entièrement transformé le cabinet il y a environ 2-3 ans, avec, actuellement, 1 secrétaire, deux cabinets orthodontiques et deux assistantes au fauteuil (travaux de transformations colossaux !).
Mon épouse passe donc d’un cabinet à l’autre, pendant que l’assistante fait entrer le patient suivant, installe le patient, ouvre le dossier, prépare le matériel…
Son travail est donc vraiment maximisé au niveau de la qualité (elle ne fait quasiment plus que le vrai boulot d’orthodontiste en bouche et délègue tout ce qui est administratif et logistique).
Elle est bosseuse, des journées du type 8h00-20h00 avec 1/4h-30 min pour manger à midi, sont habituelles avec parfois une petite journée jusqu’à 16h00 (1x/sem). Elle travaille près de 6j/7 (samedi compris !)
En revanche, elle prend 9 semaines de congés/an (pendant les vacances scolaires, pour être avec les enfants).

Bref, elle plafonne dans les “P”. Quand on sait qu’une consultation code déjà pour 3P et qu’elle voit plus de 50-60 patients sur ses grosses journées, cela fait déjà près de 180 P. Ajoutez à cela les actes et voilà les P qui dépassent les quotas (>250-300) …

Elle en fait une dépression et elle a réellement la haine des personnes qui ont pondu une telle loi ne tenant compte de rien. Avoir bossé 9 ans d’études, développé un cabinet vraiment à la pointe au niveau du matériel, de la radio digitalisée, des infrastructures et avoir engagé 3 personnes et se voir ensuite accuser de fraudeur, car c’est clairement cela que l’on dit avec ce type de loi est proprement scandaleux, tout comme le fait de limiter l’activité d’un indépendant qui veut travailler, par amour de son métier et par ambition personnelle, est proprement scandaleux.
Le système est faussé car il ne tient pas compte des 9 semaines de congé, ni de l’aménagement des horaires (quelqu’un qui fait un mi-temps 3 jours/semaine serait sanctionnable et celui qui fait le même mi-temps, mais 6 demi-jours/semaine ne le serait pas), ni de l’organisation du cabinet avec secrétaire, assistante. On a vraiment l’impression, dans ce pays, que les gens qui bossent gênent des gens jaloux, frustrés qui n’ont probablement pas eu la carrure ou le courage de développer leur activité.
Mon épouse est persuadée de faire une dentisterie de loin meilleure qu’à ses débuts, maintenant qu’elle ne s’occupe plus du téléphone et de tout le reste, et qu’elle est aidée par deux assistantes.
Dire qu’elle devrait arrêter de travailler une fois les 200 P atteints pour renvoyer les patientes chez un confrère est proprement débile, car la demande est trop grande et tous les orthodontistes sont débordés, même ceux qui ont fait le choix de pratiquer à mi-temps ou autre.
S’il n’y a plus assez d’argent pour rembourser les soins, au lieu de claironner partout que les soins sont entièrement gratuits et de les faire payer ensuite au praticien qui bosse et sacrifie une grosse partie de sa vie familiale (nous avons 3 enfants !), il faudrait avoir le courage de dire que ces soins seront moins remboursés…

Actuellement, elle essaye de réorganiser son agenda, mais il est complet pour les 6 mois à venir (Eh oui l’orthodontie..).
Les jours où elle avait prévu de prendre congé, où elle avait bloqué son agenda, par-ci, par-là (un mercredi ou un jeudi), elle place actuellement 6-7 patients pour diminuer sa moyenne de “P”, comme le font quelques-uns de ses collègues “bosseurs”. Vous imaginer la connerie du système !!!
Elle va donc travailler moins (ce qui est bien au niveau familial), resserrer ses horaires, voir donc forcément moins de patients, ce qui va implacablement allonger les délais de RDV, et, qui sait, peut-être n’aura-t-elle plus besoin de tout ce personnel à long terme.
On encourage à ne plus développer, ne plus engager… Bref je ne vais pas refaire le monde et encore moins la connerie belge.

Dr X [connu de la Rédaction]

Merci à vous et bonne journée.

P.S.: Que savez-vous me dire sur cette loi et de son application? Va-t-elle être appliquée ? Quelles vont être les sanctions ? Remboursement des “P”, cela correspond à quoi en terme d’euros ?
Y a-t-il un recours en cours? Va-t-elle être annulée ? Que pouvons-nous faire ?

REPONSE :

Il est clair que les orthodontistes sont parmi les plus directement frappés par le système de points P élaboré par Michel DEVRIESE et sa Société de Médecine dentaire (SMD).

Ce système de points P vise ni plus ni moins à plafonner les revenus des dentistes, puis ceux des médecins : aujourd’hui la limite est fixée à 200 P de moyenne quotidienne, mais le plafond va progressivement descendre à 180 P puis 150 P.

Non seulement le prestataire — dentiste puis médecin — devra rembourser le montant excédant le plafond de points P, mais il se verra également infliger une amende administrative par le SECM de l’INAMI.

Tel qu’il est conçu, le système de Michel DEVRIESE pénalise aussi les praticiens qui, comme votre épouse, concentrent leur activité pour pouvoir — en compensation — s’accorder de plus longues vacances.

En effet, lorsque votre épouse est en vacances, elle n’atteste aucune prestation et ces jours de vacances ne comptent donc pas pour le calcul de la moyenne quotidienne : Michel DEVRIESE exige qu’une journée comporte un minimum de six prestations afin d’être incorporée dans la période sous revue.

DEVRIESE s’attaque donc non seulement aux honoraires des professionnels de la santé, mais également à leur style de vie : à ce titre, votre épouse est doublement pénalisée.

En réalité, Michel DEVRIESE n’a pas conçu son système de points P pour lutter contre votre épouse, qui en est seulement une « victime collatérale » : son véritable objectif est de frapper les dentistes européens.

Ces dentistes européens présentent en effet plus ou moins la même particularité que votre épouse, à savoir la concentration de leur travail en Belgique sur un nombre réduit de mois.

Michel DEVRIESE se montre évidemment fort discret à propos de son système de points P, mais nous disposons de documents internes à l’INAMI démontrant d’une manière irréfutable que c’est bien lui et sa SMD qui ont imposé ce mécanisme de plafonnement des honoraires contre l’avis des Chambres syndicales !

D’autre part, ce système des points P l’arrange bien, dans la mesure où il rabat vers lui et sa SMD des dizaines de praticiens effrayés par le nouveau système et qui cherchent — bien naïvement — sa « protection ».

Plusieurs organisations de dentistes ont saisi le Conseil d’Etat d’une demande d’annulation du système de points P, que Michel DEVRIESE est parvenu à traduire en arrêté royal.

L’Auditeur du Conseil d’Etat, M. Denis DELVAX, s’est déjà prononcé à deux reprises en faveur de l’annulation de cet arrêté royal.

Comme nous l’avons déjà signalé, le comble du comble est que les points P prennent des valeurs en euros différentes selon la nature de la prestation (consultation, obturation, radiographie, prothèse, orthodontie, etc) si bien qu’il est impossible de déterminer d’une manière univoque l’indu à rembourser et donc l’amende proportionnelle !

Manifestement, Monsieur DEVRIESE n’avait pas pensé à ce détail technique…

Dans sa rage de combattre les dentistes européens, il ne s’est sans doute pas non plus rendu compte que son aventure des points P mènerait à sa perte toute la médecine libérale : de sa propre initiative, l’Etat belge n’aurait en effet jamais osé imposer aux professionnels de la santé une limitation de leurs revenus.

Même le gouvernement LEFEVRE-SPAAK et sa fameuse loi LEBURTON — cause en 1964 de la plus longue grève médicale de l’histoire de la Belgique — étaient à mille lieues d’un tel projet.

Mais, dès lors qu’il émane d’une organisation représentative des praticiens — la Société de Médecine dentaire en l’occurrence — le système des points P est du pain bénit pour l’Etat belge, dont la priorité, surtout aujourd’hui, est de réduire les dépenses publiques.

Non seulement ce système fera tache d’huile et s’étendra aux médecins — sans doute le CARTEL du GBO soutiendrait-il un tel projet —, mais son caractère modulable en fait un instrument de contrôle idéal pour un gouvernement désireux de dompter le corps médical : il suffit d’abaisser progressivement le plafond de points P autorisés et/ou d’augmenter le nombre minimum de prestations quotidiennes…

Le meilleur conseil que nous puissions donner à votre épouse est de quitter la Société de Médecine dentaire et de s’affilier aux Chambres syndicales ou, si elle est bilingue, à la VBT.

Sinon, la décision proprement dite est dans les mains du Conseil d’Etat et celui-ci ne s’est pas encore prononcé ; sachez toutefois que neuf fois sur dix il suit l’avis de son Auditeur.

Vous trouverez plus d’informations sur notre site, notamment toutes les discussions confidentielles à l’INAMI, dont DEVRIESE croyait qu’elles ne seraient jamais révélées :

Ce que Michel DEVRIESE (SMD) n’ose pas vous dire : vos revenus seront désormais plafonnés (17 mai 2012)
Revenu plafonné pour le dentiste, sous peine de contrôle (Le Soir du 19.5.12 – 20 mai 2012)
AR du 17 janvier 2013 (MB 31.01.2013) relatif aux points en dentisterie (18 mars 2013)
Nomenclature de dentisterie avec les points P (18 mars 2013)
Faut-il avoir peur des points P ? (19 mars 2013)
Le système des points P devant le Conseil d’Etat (2 avril 2013)
Système des points P : réponse de l’Etat belge (1er juillet 2013)
Affaire des points P : l’intégralité du dossier administratif (17 juillet 2013)
L’INAMI et les quarante fraudeurs… (18 juillet 2013)
Affaire des points P : mémoire en réplique devant le Conseil d’Etat (29 août 2013)
“Système de points P” : Onkelinx à nouveau recalée par le Conseil d’Etat ! (21 mai 2014)
Système de points P : même l’Auditeur du Conseil d’Etat ne comprend pas comment fonctionne l’usine à gaz ! (2 juin 2014)

Aucun commentaire »

Affaire des « points P » : derniers mémoires devant le Conseil d’Etat

18 juin, 2014 par Dr R. BOURGUIGNON et LSD D. HATZKEVICH

On savait la Belgique pays du surréalisme… mais à ce point !

Sur les instances de Michel DEVRIESE de la Société de Médecine dentaire (SMD), Laurette ONKELINX (ministre démissionnaire…) avait signé en 2013 un arrêté royal censé plafonner les revenus des dentistes — puis ceux des médecins — via un « système de points P » véritablement digne de l’école primaire.

On lira sur ce sujet les News suivantes :

Ce que Michel DEVRIESE (SMD) n’ose pas vous dire : vos revenus seront désormais plafonnés (17 mai 2012)
Revenu plafonné pour le dentiste, sous peine de contrôle (Le Soir du 19.5.12 – 20 mai 2012)
AR du 17 janvier 2013 (MB 31.01.2013) relatif aux points en dentisterie (18 mars 2013)
Nomenclature de dentisterie avec les points P (18 mars 2013)
Faut-il avoir peur des points P ? (19 mars 2013)
Le système des points P devant le Conseil d’Etat (2 avril 2013)
Système des points P : réponse de l’Etat belge (1er juillet 2013)
Affaire des points P : l’intégralité du dossier administratif (17 juillet 2013)
L’INAMI et les quarante fraudeurs… (18 juillet 2013)
Affaire des points P : mémoire en réplique devant le Conseil d’Etat (29 août 2013)
“Système de points P” : Onkelinx à nouveau recalée par le Conseil d’Etat ! (21 mai 2014)
Système de points P : même l’Auditeur du Conseil d’Etat ne comprend pas comment fonctionne l’usine à gaz ! (2 juin 2014)

Pour résumer fortement : le dispensateur qui dépassait, sur une période d’au moins trente jours consécutifs, la moyenne quotidienne de 200 P devait rembourser l’excédent et acquitter une amende administrative.

Le choix de la période — tant sa date de début que sa durée — était entièrement laissé à la discrétion du SECM, ce qui plongeait tous les dispensateurs dans l’incertitude la plus totale.

Par « jours consécutifs », il fallait entendre des jours durant lesquels au moins six prestations avaient été portées en compte à l’AMI.

Problème : les points P n’ayant pas une valeur univoque, il était impossible de convertir en euros l’excédent de points P, si bien que le système mis au point par Michel DEVRIESE était impraticable. Tout ça… pour ça !

Comble du comble : le « système » que Michel DEVRIESE avait conçu et qu’il voulait imposer par voie d’arrêté royal à ses confrères, puis à tous les médecins, était à ce point alambiqué que même l’Auditeur du Conseil d’Etat — qui avait pourtant pu étudier le dossier pendant plus d’une année — n’y comprenait rien…

Et pourtant, Michel DEVRIESE demandait au dentiste lambda, surchargé de travail clinique, de s’y retrouver quand l’un des plus hauts magistrats du pays s’y perdait !

En outre, comme les dentistes l’ont relevé dans leur dernier mémoire (voir page 4), il leur est impossible d’être certains de porter en compte au moins six prestations par jour :

Par exemple, si un jour X un praticien atteste plus de six prestations et que pour ce jour il atteint 90P, il va l’intégrer dans le calcul de sa moyenne du nombre de points P alors que si l’attestation du praticien n’est pas remise par le patient à sa mutuelle la journée ne peut être incorporée dans la période prise en considération pour examiner l’existence ou non d’un dépassement. Alors que le praticien croyait pouvoir compter sur une diminution de la moyenne du nombre de points P grâce au jour où il a attesté au moins six prestations pour un total de 90 P, cette diminution de la moyenne ne sera pas effective si un patient oublie de porter en compte une prestation en sorte que le nombre de prestations portées en compte ce jour X  à l’AMI tombe à cinq.

Même une ASD parvenant à la mutuelle ne sera pas nécessairement remboursée et donc comptabilisée comme dépense de l’AMI : que l’on songe par exemple au patient qui n’est pas en règle d’assurabilité au moment des soins ou à la périodicité de certaines prestations, comme par exemple la radiographie panoramique ; dans ce dernier cas, le fait que la prestation considérée ait déjà été portée en compte par un autre praticien empêche le remboursement et donc la comptabilisation, le plus souvent sans que ce soit prévisible par le second praticien.

La prévisibilité juridique requise fait défaut.

Finalement, le « système des points P » inventé par Michel DEVRIESE avait de pénibles relents xénophobes, dans la mesure où l’exigence d’un minimum de six prestations par jour visait précisément à frapper les dentistes européens qui retournaient régulièrement dans leur pays d’origine après avoir travaillé dur en Belgique, pendant des périodes de temps limitées : leur moyenne annuelle en jours calendrier se situait dans la normale quand leur moyenne en jours consécutifs était élevée…

Télécharger :

Dernier mémoire Etat belge.pdf

Dernier mémoire dentistes.pdf

Aucun commentaire »

Questions à propos de la prestation 249255 « Biométrie oculaire »

16 juin, 2014 par Dr R. BOURGUIGNON

QUESTION :

Je voudrais poser plusieurs questions à propos de la prestation d’ophtalmologie 249255 « Biométrie oculaire » :

a) Cette prestation peut-elle être attestée séparément pour chaque œil ?

b) Si cette prestation n’a été portée en compte qu’une seule fois à l’occasion de la mise au point préopératoire du premier œil — par exemple l’œil droit — et que l’IOL MASTER a permis de réaliser d’emblée une biométrie des deux yeux, il n’est plus nécessaire de refaire la mesure pour l’œil gauche…

Cependant, si je souhaite attester la même prestation pour le second œil, comme c’est autorisé à ma connaissance, suis-je obligé de rallumer l’IOL MASTER (lequel contient déjà les données relatives au second œil…) ou puis-je attester la prestation 249255 pour le second œil à l’occasion d’une simple consultation « postop du premier œil, préop du second œil » sans refaire effectivement la mesure ce jour-là ? Dans tous les cas, le code NPS 249255 n’est alors porté en compte qu’une seule fois pour chaque œil.

Qu’en est-il ?

c) Si un patient a bénéficié de la prestation 249255 il y a un an lors d’un bilan préopératoire, puis qu’il a annulé l’opération pour une raison quelconque, puis-je aujourd’hui réattester la prestation pour le même œil ?

Autrement dit, quel est le délai minimum avant de pouvoir réattester l’acte chez des patients prévus pour une opération de la cataracte, puis perdus de vue pendant plusieurs mois et qui réapparaissent finalement pour préparer à nouveau l’opération ?

Merci à vous

REPONSE (de l’INAMI) :

a) La prestation

249255 249266 Biométrie oculaire et calcul de la puissance de l’implant intra-oculaire en vue d’une intervention chirurgicale, y compris l’échographie monodimensionnelle et la kératométrie, avec document et protocole N125

est reprise dans la Nomenclature sous le titre II. – Prestations non chirurgicales, 2° Actes de diagnostic.

Pour ces prestations, l’article 14 h § 2 dispose :

§ 2. 1° Les prestations prévues au titre II, 2° « Actes de diagnostic » visent des examens « par séance », c’est-à-dire des examens d’un ou des deux yeux.

Cette prestation ne peut donc pas être portée en compte « par œil ».

b) Si la mesure est « raisonnablement » encore valable — et le réexamen par conséquent superflu —, on ne peut pas la porter une seconde fois en compte à l’occasion de la mise au point préopératoire de l’autre œil.

Il s’agit en effet d’un cas d’école de l’application de l’article 73 § 1 de la loi SSI :

Art. 73. § 1. Le médecin et le praticien de l’art dentaire apprécient en conscience et en toute liberté les soins dispensés aux patients. Ils veilleront à dispenser des soins médicaux avec dévouement et compétence dans l’intérêt et dans le respect des droits du patient et tenant compte des moyens globaux mis à leur disposition par la société.

Ils s’abstiennent de prescrire, d’exécuter ou de faire exécuter des prestations superflues ou inutilement onéreuses à charge du régime d’assurance obligatoire soins de santé et indemnités.

c) La même réflexion s’impose en ce qui concerne votre troisième question portant sur le « délai » à propos d’un patient perdu de vue.

Aucun commentaire »


« News précédentes News suivantes »