Economies 2015 : est-il normal que des dentistes reçoivent chaque mois 50.000 euros de l’INAMI ?
Vous avez bien lu le titre : en Belgique, des dentistes facturent 50.000 euros par mois (soit 600.000 euros par an…) aux mutuelles, via le système du tiers-payant.
Comment font-ils ? C’est extrêmement simple : en l’absence totale de réglementation concernant la manière de facturer, une petite imprimante, un ordinateur portable et un logiciel de type « Cyberdent » suffisent amplement.
Il suffit de reprendre les coordonnées d’assurabilité de quelques patients (MyCareNet a rendu les choses encore plus facile !) et de « tartiner » l’attestation, c’est-à-dire de la couvrir de codes de Nomenclature.
Pour faire plus vraisemblable, le dentiste prend un cliché panoramique de ces patients (ou l’emprunte à un collègue…), le tout aux frais de l’INAMI, et recopie les numéros des dents déjà obturées.
Le plus extraordinaire est que non seulement les mutuelles paient des montants aussi exorbitants, mais qu’en outre elles sont légalement obligées de les payer !
Quant à l’INAMI, les fraudeurs n’ont en général aucun souci à se faire : les enquêtes — quand il y en a — commencent avec énormément de retard, durent des années et aboutissent rarement (comment par exemple voulez-vous auditionner de soi-disant patients iraniens, syriens, irakiens, etc ?).
En outre, le dentiste concerné a déjà quitté la petite Belgique depuis longtemps…
Ce système de fraude va même si loin que dans certains cabinets les données des patients sont mises aux enchères : c’est le plus offrant qui « remporte » le droit d’attester !
Ces fraudes se généralisent et tuent littéralement le tiers-payant : quand nous entendons parler de « tiers-payant obligatoire » ou « généralisé » nous nous demandons vraiment comment un tel système pourrait encore être financé en 2015, à un moment où tant d’économies doivent être trouvées !
On vous parlera peut-être du « système des points P » : ce système est selon nous une aberration totale : il pénalise l’ensemble des praticiens et garantit l’impunité à ceux qui trichent.
Nous demandons en revanche qu’il soit obligatoire de passer par un Office de tarification tiers-payant, comme c’est déjà le cas depuis 1963 pour les pharmaciens.
Une mesure simple qui a déjà reçu l’approbation du ministre du Budget !